7. Les voisins et moi

Je m'appelle Fatou. J'habite dans un immeuble à Lyon. Au début, je ne connaissais pas mes voisins. En Afrique, tout le monde se connaît dans le quartier. Ici, c'était différent.

Le premier mois, quand je croisais des voisins dans l'escalier, je disais : « Bonjour ! » avec un grand sourire. Certains répondaient poliment, d'autres baissaient les yeux et ne disaient rien. J'étais surprise et un peu triste.

Un jour, j'ai fait tomber mes courses dans l'escalier. Des oranges roulaient partout. Une voisine m'a aidée à les ramasser. Elle s'appelait Madame Petit. Elle était âgée, elle avait les cheves blancs.

Elle m'a dit : « Vous habitez au quatrième étage, n'est-ce pas ? Je suis au troisième. »

Nous avons parlé quelques minutes. Elle était gentille.

La semaine suivante, j'ai cuisiné un plat africain : du poulet yassa. J'en ai fait beaucoup. J'ai pensé à Madame Petit. J'ai mis une portion dans un tupperware et je suis descendue au troisième étage.

J'ai sonné à sa porte. Elle a ouvert. J'ai dit : « Bonjour Madame Petit ! Je vous ai apporté un plat que j'ai cuisiné. »

Elle était très surprise et touchée. Elle m'a invitée à entrer. Nous avons bu un thé ensemble. Elle m'a raconté sa vie. Son mari était mort il y a cinq ans. Ses enfants habitaient loin. Elle se sentait souvent seule.

Après cette visite, nous sommes devenues amies. Je lui rendais visite régulièrement. Elle m'aidait avec le français. Je l'aidais à porter ses courses.

Un samedi, elle m'a invitée à un repas dans la salle commune de l'immeuble. C'était un repas organisé par les locataires. J'ai rencontré tous mes voisins : Monsieur et Madame Dubois du cinquième, la jeune couple du deuxième, la famille nombreuse du premier.

J'ai apporté un plat africain. Tout le monde a adoré ! Les gens me posaient des questions sur mon pays, sur ma culture.

Maintenant, quand je rentre chez moi, je connais tous mes voisins. Nous nous saluons chaleureusement. À Noël, nous avons organisé une fête dans la cour de l'immeuble.

J'ai compris quelque chose : en France, les relations de voisinage ne se créent pas automatiquement. Il faut faire le premier pas, être patient, montrer de l'intérêt. Mais quand les liens sont créés, ils peuvent être très forts. Mon immeuble est devenu une petite communauté. Je ne me sens plus seule.