6. Ma fille réussit à l'école

Je m'appelle Rachid. Je suis marocain et père de trois enfants. Aujourd'hui, je veux parler de ma fille aînée, Leïla, qui a 16 ans.

Quand nous sommes arrivés en France il y a huit ans, Leïla avait 8 ans. Elle parlait à peine français. Je me souviens de sa première rentrée scolaire ici. Elle était terrorisée. Elle s'accrochait à moi en pleurant : « Papa, je ne veux pas y aller ! Je ne comprends rien ! »

Ça m'a déchiré le cœur. Mais je lui ai dit : « Tu dois y aller. L'école, c'est important. Tu vas apprendre, tu vas te faire des amis. Je crois en toi. »

Les premiers mois ont été très difficiles. Leïla rentrait de l'école découragée. Elle ne comprenait pas les leçons, elle n'arrivait pas à communiquer avec les autres enfants. Certains se moquaient de son accent.

Un jour, elle est rentrée en pleurs. Des garçons l'avaient traitée de « l'Arabe ». Je ne savais pas quoi faire. J'ai pris rendez-vous avec la directrice. Elle a été compréhensive et a parlé à ces élèves. Mais je voyais bien que Leïla perdait confiance en elle.

Ma femme et moi, on l'aidait comme on pouvait le soir. Mais c'était compliqué. Notre français n'était pas parfait. On ne comprenait pas toujours les devoirs qu'elle devait faire.

L'institutrice nous a conseillé : « Il faut que Leïla aille au soutien scolaire. Il y a une association dans votre quartier qui propose de l'aide gratuite. »

On a inscrit Leïla. Trois fois par semaine, après l'école, elle allait dans cette association. Des bénévoles, souvent des retraités, l'aidaient avec ses devoirs, lui apprenaient le français.