5. Le voyage pour voir ma famille

Je m'appelle Elena. Je suis moldave et je vis en France depuis cinq ans. Ma famille est restée en Moldavie : mes parents, mes deux sœurs, mes neveux et nièces. Ils me manquent terriblement.

Au début, je rentrais au pays tous les six mois. Mais c'est cher : entre le billet d'avion, les cadeaux que je ramène, l'argent que je donne à mes parents... Avec mon salaire de femme de ménage, ce n'est pas toujours facile.

L'année dernière, je n'ai pas pu rentrer pendant un an entier. La pandémie, les problèmes d'argent, le travail... Les excuses s'accumulaient, mais la vérité, c'est que j'avais peur que mes parents vieillissent trop vite sans que je les voie.

Alors, cette année, j'ai décidé : quoi qu'il arrive, je rentrerai pour Noël. J'ai commencé à économiser dès le mois de janvier. J'ai pris des heures supplémentaires. J'ai arrêté de manger au restaurant, j'ai réduit toutes mes dépenses.

En octobre, j'ai acheté mon billet d'avion : Paris-Chisinau, aller-retour. 280 euros. C'était beaucoup pour moi, mais j'étais tellement excitée !

J'ai préparé ce voyage pendant des semaines. J'ai acheté des cadeaux pour tout le monde : des parfums pour mes sœurs, des jouets pour mes neveux, des médicaments français pour mes parents (ils ont toujours pensé que les médicaments français étaient meilleurs). J'ai aussi économisé 500 euros à donner à mes parents pour les aider.

Le jour du départ est arrivé. J'ai pris le RER jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulle à 4 heures du matin. Dans l'avion, je ne pouvais pas dormir tellement j'étais impatiente.

Après trois heures de vol, l'avion a atterri à Chisinau. En sortant de l'appareil, j'ai senti l'air de mon pays. C'est difficile à expliquer, mais chaque pays a une odeur, une atmosphère particulière.

À la sortie de l'aéroport, toute ma famille m'attendait. Quand j'ai vu mes parents, j'ai éclaté en sanglots. Ma mère aussi pleurait. Mon père, qui n'est pas quelqu'un d'émotif, avait les larmes aux yeux.